Victor Osimhen avait tout pour rejoindre un top club européen cet été : un pedigree de buteur rare, une clause de sortie enfin abaissée et un rêve assumé de Premier League. Pourtant, l’international nigérian est coincé dans un étrange no man’s land entre un retour impossible à Naples et des offres concrètes qui n’arrivent pas. Comment expliquer qu’un attaquant aussi prolifique, qui vient de claquer 37 buts en Turquie, se retrouve boudé par Madrid, Paris et la Premier League ? Voici trois raisons majeures qui éclairent cette impasse.
#1 Un prix qui reste hors d’atteinte malgré la baisse de sa clause
Naples et Aurelio De Laurentiis ont longtemps parié sur un jackpot à neuf chiffres. Initialement, la clause libératoire d’Osimhen s’élevait à 120 millions d’euros, une somme que seuls les clubs-État pouvaient raisonnablement envisager. La baisse de cette clause à 75 millions aurait pu relancer son attractivité… mais ce montant demeure énorme compte tenu du contexte actuel :
- Les grands clubs européens sortent de saisons marquées par des investissements massifs (le Real Madrid avec Mbappé, le PSG avec Kvaratskhelia, Chelsea avec un effectif renouvelé).
- La crainte de Naples de se faire « voler » l’attaquant au rabais a conduit le club à modifier à plusieurs reprises ses exigences financières, notamment lors des négociations avec Al-Ahli l’été dernier, ce qui a découragé plusieurs prétendants.
- Même à prix réduit, Osimhen réclame un salaire XXL, proche des standards saoudiens, que peu de clubs européens acceptent de proposer.
En résumé, si la clause paraît plus accessible sur le papier, la combinaison indemnité + rémunération reste dissuasive.
#2 Un profil de pur numéro 9 devenu moins à la mode
Osimhen est un avant-centre classique, un pur finisseur qui aime attaquer la profondeur et la surface. Or, la tendance tactique des grands clubs a changé :
- Le Real Madrid voit en Mbappé un attaquant polyvalent et plus mobile pour animer leur ligne offensive, rendant inutile la signature d’un autre neuf axial.
- Le PSG a privilégié une attaque fluide avec des ailiers créatifs, et Luis Enrique n’a jamais caché qu’il se méfiait d’un profil trop rigide.
- En Premier League, plusieurs cadors (Arsenal, Chelsea) recherchent plutôt des attaquants hybrides capables de participer au jeu (Isak, Sesko, Gyokeres) plutôt qu’un renard des surfaces pur.
Autrement dit, le style d’Osimhen ne colle plus parfaitement aux systèmes de nombreuses grosses écuries, qui préfèrent un attaquant « total » à un finisseur avant tout.
#3 Des doutes persistants sur ses exigences et son entourage
Au-delà du terrain, l’environnement d’Osimhen a refroidi plus d’un directeur sportif :
- Son bras de fer permanent avec Naples, qui a culminé avec les insultes publiques à l’agent de Kvaratskhelia, a laissé une image de joueur difficile à gérer.
- Les clubs anglais se rappellent aussi qu’un transfert à Chelsea avait capoté l’été dernier en raison d’exigences salariales jugées « irréalistes ».
- Enfin, son hésitation prolongée entre un contrat mirobolant en Arabie saoudite et le rêve européen a renforcé l’impression qu’il n’avait pas de cap clair.
Pour un attaquant déjà dans la force de l’âge (26 ans) et pas forcément revendu plus cher dans trois ou quatre ans, cela crée un niveau de risque élevé que les clubs préfèrent éviter.
Conclusion
Victor Osimhen est l’un des rares numéros 9 au monde capables de garantir plus de 25 buts par saison, mais il est aussi victime d’une équation complexe : un coût total jugé excessif, un profil moins recherché et des signaux négatifs sur sa gestion de carrière. Tant que l’une de ces trois barrières ne tombera pas, le Nigérian risque de rester dans ce purgatoire improbable, entre une Arabie saoudite qu’il n’ose pas encore embrasser et une Europe qui ne veut pas se mouiller.