Alors qu’il s’était imposé comme le choix numéro un à la pointe de l’attaque de Chelsea durant la saison écoulée, Nicolas Jackson semble aujourd’hui clairement sur la sellette. Le Sénégalais, pourtant auteur de statistiques honorables en Premier League la saison dernière, a perdu du crédit à tous les niveaux, jusqu’à être relégué au second voire troisième plan lors de la Coupe du monde des clubs. Malgré un contrat courant jusqu’en 2033, son départ cet été paraît plus probable que jamais. Voici les trois raisons majeures qui poussent les Blues à lui montrer la porte de sortie.
#1 Une efficacité en berne et un manque de lucidité devant le but
Nicolas Jackson a inscrit 13 buts et délivré 5 passes décisives en 34 matchs toutes compétitions confondues. Un bilan certes convenable pour un joueur de 24 ans découvrant l’élite anglaise, mais loin des standards attendus à Chelsea, club habitué aux attaquants cliniques. Ce qui lui est le plus reproché ? Son taux de conversion faible, des ratés souvent grossiers dans des situations favorables, et une tendance à faire le mauvais choix dans les 30 derniers mètres.
Cette imprécision chronique a coûté des points aux Blues dans plusieurs matchs décisifs, et a ébranlé la confiance du staff technique comme des supporters. Plusieurs légendes du club, à l’instar de John Obi Mikel, ont publiquement questionné sa légitimité en tant que titulaire. Chelsea, en quête de réalisme offensif pour revenir sur le devant de la scène européenne, ne peut plus se contenter d’un attaquant aussi irrégulier.
#2 Une concurrence féroce et une hiérarchie qui s’est brutalement inversée
Avant la Coupe du monde des clubs, Jackson avait encore une longueur d’avance dans la hiérarchie. Mais cette compétition a marqué un tournant brutal. Titulaire contre le Los Angeles FC, il n’a pas convaincu Enzo Maresca, son nouvel entraîneur. Remplacé dès le match suivant, il a vu Liam Delap, tout juste recruté, saisir sa chance avec des prestations solides et un but contre l’Espérance Tunis.
Mais le coup de grâce est venu de Joao Pedro, débarqué en pleine compétition. En seulement trois matchs, l’ancien de Brighton a inscrit trois buts, dont un doublé en demi-finale face à Fluminense et un superbe lob en finale contre le PSG. Son efficacité redoutable, sa vivacité balle au pied et sa meilleure lecture du jeu ont fait pencher la balance en sa faveur.
Résultat : en l’espace de deux semaines, Jackson est passé de favori au poste de numéro 9 à simple remplaçant, voire troisième choix derrière Delap et Pedro. Une rétrogradation difficilement acceptable pour un international sénégalais à l’ambition légitime.
#3 Une attitude impulsive et un comportement qui interroge
Outre ses performances en dents de scie, l’attitude de Nicolas Jackson sur le terrain n’a pas aidé à redorer son blason. L’avant-centre a écopé de deux cartons rouges cette saison, dont un pour comportement antisportif contre Flamengo. Ces gestes d’humeur, souvent inutiles et évitables, ont agacé certains membres de la direction, malgré les tentatives d’apaisement de Maresca.
Dans un club où la discipline est une condition sine qua non pour prétendre à une place de titulaire, le manque de maîtrise émotionnelle du Sénégalais est un point noir qui pèse dans la balance. D’autant plus qu’il a laissé ses concurrents directs s’exprimer pendant ses suspensions, scellant encore un peu plus son sort.
Un avenir en pointillés… et un prix qui complique tout
Malgré cette situation délicate, Chelsea n’entend pas brader son attaquant. Le club londonien réclamerait 115 millions d’euros pour laisser partir son joueur, soit plus du double de sa valeur marchande estimée à 50 millions d’euros. Avec un salaire annuel de 6,2 millions d’euros, peu de clubs européens semblent aujourd’hui en mesure d’aligner de telles sommes.
Pour autant, le joueur devra rebondir s’il veut s’assurer une place dans la sélection sénégalaise en vue de la CAN 2025 en décembre. Et cela ne pourra se faire qu’avec un temps de jeu régulier, que Chelsea n’est plus prêt à lui garantir.
Conclusion :
L’histoire entre Nicolas Jackson et Chelsea semble déjà toucher à sa fin, malgré la durée de son contrat. Victime de sa propre inefficacité, doublé par une concurrence redoutable et pénalisé par son comportement, le Sénégalais doit désormais rebondir ailleurs pour retrouver son meilleur niveau. Mais encore faut-il qu’un club soit prêt à miser gros sur un attaquant aussi clivant.