Recruté pour 26 millions d’euros en provenance de l’Olympique de Marseille, Elye Wahi devait incarner l’avenir offensif de l’Eintracht Francfort. Six mois plus tard, le rêve allemand vire au cauchemar. Le club de Bundesliga envisagerait déjà de se séparer de l’attaquant franco-ivoirien, qui peine à justifier son investissement. Trois raisons majeures expliquent ce désenchantement express.
#1 Un rendement largement insuffisant
Les chiffres parlent d’eux-mêmes et ils sont impitoyables pour Elye Wahi. Depuis son arrivée à Francfort, l’Ivoirien d’origine n’a été titularisé qu’à deux reprises cette saison. Son bilan comptable en huit apparitions toutes compétitions confondues fait froid dans le dos : un seul but inscrit et trois passes décisives.
Pour un attaquant recruté à près de 30 millions d’euros et censé apporter de la percussion et des buts, le retour sur investissement est clairement insuffisant. L’ancien Montpelliérain, qui avait séduit par son efficacité en Ligue 1 lors de ses débuts professionnels, semble avoir perdu cette spontanéité devant le but qui faisait sa force. La Bundesliga, réputée pour son intensité et son exigence physique, ne lui réussit pas pour l’instant.
Le directeur sportif Timmo Hardung a d’ailleurs reconnu publiquement que « le processus d’intégration et de progression ne s’est pas déroulé au niveau attendu ». Un euphémisme diplomatique qui traduit une déception certaine au sein de la direction francfortoise.
#2 Une concurrence de plus en plus féroce
Si Elye Wahi peine à s’imposer, c’est aussi parce que la hiérarchie offensive de l’Eintracht s’est rapidement restructurée sans lui. Jonathan Burkardt, arrivé cet été en provenance de Mayence, a immédiatement pris ses marques avec cinq buts déjà inscrits cette saison. L’Allemand de 24 ans s’est imposé comme le titulaire indiscutable au poste d’avant-centre, reléguant Wahi à un rôle de remplaçant.
Mais le coup le plus dur pour l’Ivoirien pourrait venir du mercato hivernal. Selon les informations de Sky Germany et Bild, Francfort cible activement William Osula, l’attaquant danois de Newcastle, en vue du prochain marché des transferts de janvier. Cette piste offensive confirme que le club allemand ne mise plus sur Wahi comme solution d’avenir et cherche déjà des alternatives.
Pour l’ancien Marseillais, c’est un signal extrêmement négatif : six mois après son arrivée, sa direction recrute déjà un potentiel concurrent direct à son poste. Une situation qui fragilise considérablement sa position dans l’effectif et hypothèque sérieusement ses chances de rebondir.
#3 Des doutes persistants de la direction
Au-delà des statistiques et de la concurrence, c’est la confiance même du club qui semble s’éroder. Selon les médias allemands, la direction de l’Eintracht commence sérieusement à remettre en question le pari Wahi. Si un départ dès le mercato hivernal de janvier reste peu probable pour des raisons financières évidentes, l’hypothèse n’est désormais plus totalement écartée en cas d’offre satisfaisante.
Cette défiance s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, Wahi n’a jamais vraiment réussi à s’adapter au système tactique de Dino Toppmöller. Ensuite, son attitude et son implication sur le terrain seraient également questionnées en interne. Enfin, le précédent marseillais pèse lourd : déjà en difficulté à l’OM après un transfert à 25 millions d’euros, l’attaquant traîne une réputation de joueur fragile psychologiquement et incapable de gérer la pression des grands clubs.
Pour un talent de 22 ans qui semblait promis à un brillant avenir il y a encore deux ans, la spirale négative est inquiétante. Sous contrat jusqu’en 2030 à Francfort, Elye Wahi dispose théoriquement du temps nécessaire pour inverser la tendance. Mais dans le football moderne, où les résultats immédiats priment sur la patience, ce temps pourrait bien lui être compté.
Un avenir déjà compromis ?
L’histoire d’Elye Wahi à l’Eintracht Francfort devait être celle d’une renaissance après ses désillusions marseillaises. Elle ressemble pour l’instant à une répétition du même scénario d’échec. Entre performances décevantes, concurrence accrue et confiance ébranlée, tous les voyants sont au rouge pour l’attaquant français.
S’il veut éviter d’être définitivement catalogué comme une erreur de casting et sauver sa carrière en Allemagne, Wahi devra rapidement hausser son niveau de jeu et retrouver cette efficacité qui avait convaincu Francfort de miser sur lui. Le temps presse, et la fenêtre de tir se referme dangereusement. À 22 ans, son parcours rappelle cruellement que le talent ne suffit pas toujours : la régularité, la résistance mentale et la capacité d’adaptation sont tout aussi déterminantes au plus haut niveau.
Pour l’instant, le rêve allemand d’Elye Wahi tourne au cauchemar. Et les réveils difficiles laissent souvent des traces indélébiles.