Au terme d’une saison 2024/25 particulièrement morose, l’Olympique de Marseille tourne la page sur plusieurs dossiers sensibles. Parmi eux, celui de Faris Moumbagna retient l’attention. Arrivé en janvier 2023 avec l’étiquette de pari offensif à fort potentiel, l’attaquant camerounais n’a jamais vraiment eu l’occasion de s’imposer sur la Canebière.
Et pour cause : victime d’une rupture des ligaments croisés dès la première journée face à Brest, le joueur de 25 ans a été contraint à une longue convalescence. Mais alors qu’il est désormais apte, il n’a pas été convoqué par Roberto De Zerbi pour le stage de préparation estivale, relégué au groupe réserve. Une décision lourde de sens qui scelle presque son avenir au club. Voici trois raisons qui expliquent pourquoi l’OM cherche à tourner la page avec Faris Moumbagna.
#1 Un profil qui ne colle plus au projet de jeu de Roberto De Zerbi
L’arrivée de Roberto De Zerbi sur le banc marseillais a redéfini les priorités tactiques du club. Le technicien italien, adepte d’un jeu de possession fluide et vertical, accorde une importance capitale à la capacité technique, à la mobilité entre les lignes et à la prise de décision rapide dans les petits espaces.
Or, si Moumbagna présente des qualités athlétiques indéniables — puissance, jeu de tête, pressing — il n’a jamais brillé par sa finesse technique ou sa capacité à combiner en une touche. L’ancien de Bodø/Glimt, plus à l’aise dans des systèmes directs ou en contre, semble donc en décalage complet avec les exigences du nouvel entraîneur. Cette incompatibilité tactique est une première explication à sa mise à l’écart dès la reprise.
#2 Un passif physique qui inquiète la direction
Si l’OM est historiquement habitué à gérer des joueurs à la santé fragile, le cas de Moumbagna pose un problème spécifique : sa blessure grave est intervenue avant même qu’il ne puisse montrer l’étendue de son potentiel. Une rupture des ligaments croisés reste l’une des blessures les plus lourdes dans une carrière, et bien que le joueur soit aujourd’hui apte, les doutes persistent sur sa capacité à retrouver son niveau antérieur.
La direction marseillaise, soucieuse de réduire les risques et de s’appuyer sur des joueurs immédiatement opérationnels, préfère désormais s’appuyer sur des profils fiables et disponibles. À l’heure où le club doit reconstruire après une saison décevante, l’OM ne veut pas s’embarrasser d’incertitudes physiques et préfère miser sur des attaquants déjà en rythme.
#3 Une opportunité de valorisation sur le marché des transferts
Malgré son année blanche, Faris Moumbagna conserve une certaine cote sur le marché. Le PAOK Salonique, Levante et surtout le Toulouse FC s’intéressent à son profil. Le club occitan, qui cherche un profil puissant pour compléter sa ligne d’attaque, aurait même envisagé une offre avec option d’achat.
L’OM, qui l’avait recruté pour environ 3 millions d’euros, pourrait réaliser une plus-value en le vendant cet été, sa valeur actuelle étant estimée à 5 millions d’euros. Dans un contexte de contraintes budgétaires et de besoins urgents dans d’autres secteurs (latéraux, sentinelle, meneur de jeu), chaque million compte. L’idée de vendre Moumbagna pour réinjecter ces fonds dans des cibles plus prioritaires séduit la direction, d’autant plus que le joueur ne figure pas dans les plans sportifs immédiats.
Conclusion
Le cas Faris Moumbagna illustre bien les logiques parfois impitoyables du football professionnel. Si l’attaquant camerounais n’a pas démérité humainement, les circonstances — entre blessure, changement d’entraîneur et réalités économiques — ont fini par l’écarter du projet marseillais. Pour lui, l’heure est venue de se relancer ailleurs, dans un contexte plus favorable. Et pour l’OM, il s’agit de tourner la page avec lucidité, dans l’intérêt des deux parties.