La saison exceptionnelle d’Ismael Saibari au PSV Eindhoven attise les convoitises à travers l’Europe. Avec 10 buts et une passe décisive en seulement 15 matchs officiels cette saison, le milieu marocain de 24 ans s’impose comme l’un des talents les plus en vue du football européen. Alors que le mercato hivernal approche, plusieurs scénarios s’offrent à l’international marocain, dont le contrat courant jusqu’en 2029 place le PSV en position de force pour négocier.
#1 L’option Premier League : un eldorado financier et sportif
La Premier League multiplie les offensives pour s’attacher les services de Saibari. Aston Villa, Leeds, West Ham, Fulham, Brighton et Everton auraient tous dépêché des émissaires pour l’observer ces dernières semaines. Cette concentration d’intérêts anglais n’est pas anodine : le championnat britannique représente aujourd’hui l’apex du football mondial en termes de visibilité médiatique et de puissance financière.
Pour Saibari, un transfert outre-Manche présenterait plusieurs avantages stratégiques. La physicité de la Premier League correspond parfaitement à son profil athlétique (1,85 m), et sa polyvalence — capable d’évoluer en milieu central, offensif ou à l’aile droite — serait un atout précieux dans un championnat exigeant où la rotation est cruciale. Clubs comme Brighton ou Aston Villa, reconnus pour leur capacité à développer les jeunes talents, pourraient lui offrir un temps de jeu conséquent tout en le propulsant sur la scène internationale.
Toutefois, l’option anglaise comporte des risques. La concurrence féroce au sein des effectifs pléthoriques de Premier League pourrait limiter son exposition, ralentissant ainsi sa progression. De plus, l’adaptation au rythme effréné du championnat anglais ne réussit pas à tous les joueurs formés dans des ligues plus techniques comme l’Eredivisie.
#2 Le projet marseillais : une vitrine méditerranéenne
L’Olympique de Marseille représente une option séduisante pour plusieurs raisons. Roberto De Zerbi cherche activement à densifier son entrejeu avec un élément plus entreprenant et créatif. Les performances timides d’Arthur Vermeeren et Angel Gomes lors des derniers matchs soulignent le besoin urgent du club phocéen de recruter un milieu capable de prendre le jeu à son compte.
Pour Saibari, rejoindre l’OM offrirait plusieurs avantages compétitifs. La Ligue 1 constitue un championnat de transition idéal entre l’Eredivisie et les plus grands championnats européens, permettant une acclimatation progressive à un niveau supérieur sans la pression immédiate d’un top club. L’OM, avec son histoire prestigieuse et sa ferveur populaire légendaire, lui garantirait une exposition médiatique considérable, particulièrement au Maghreb où le club jouit d’une popularité immense.
Sur le plan tactique, le système de De Zerbi valorise les milieux techniques capables de progresser balle au pied et de créer des décalages, des qualités qui correspondent précisément au profil de Saibari. L’opportunité de disputer régulièrement l’Europa League ou la Ligue des Champions, selon les performances marseillaises, constitue également un argument de poids.
Néanmoins, la stabilité financière relative du club et l’instabilité chronique qui caractérise l’institution phocéenne pourraient constituer des freins. L’OM devra également convaincre le PSV de céder son joyau à un prix raisonnable, une mission complexe compte tenu de la valorisation actuelle du joueur (27 millions d’euros selon Transfermarkt) et de son contrat longue durée.
#3 La piste espagnole : retour aux sources ?
Séville et le Betis représentent une option sentimentale non négligeable pour Saibari, né à Terrassa en Espagne. La Liga espagnole, réputée pour sa dimension technique et son jeu de possession, correspondrait parfaitement à ses qualités footballistiques. Les deux clubs sévillans, bien qu’affaiblis financièrement ces dernières années, conservent une aura historique et une capacité à faire briller les jeunes talents.
Pour le Betis, qui privilégie un football offensif et spectaculaire sous la houlette de Manuel Pellegrini, Saibari pourrait s’épanouir dans un système qui valorise la créativité individuelle. Séville, de son côté, cherche à reconstruire après une période compliquée et pourrait voir en lui le leader technique d’une nouvelle génération.
Cependant, les difficultés économiques des clubs espagnols en dehors du Real Madrid et du FC Barcelone posent question. Leur capacité à s’aligner sur les propositions salariales de clubs anglais ou à convaincre le PSV de céder son joueur à un prix compétitif reste incertaine. De plus, la Liga traverse une période de transition avec des défis financiers structurels qui pourraient compromettre l’ambition sportive de ces projets.
#4 Rester au PSV : la prudence payante ?
Dans un contexte de surenchère européenne, la décision la plus sage pour Saibari pourrait être de patienter. Le PSV Eindhoven offre actuellement un environnement idéal pour sa progression : temps de jeu garanti, exposition en Ligue des Champions, titre de champion en titre à défendre, et une pression médiatique moindre qu’au sein d’un grand club européen.
Son prolongation récente jusqu’en 2029 témoigne de la confiance mutuelle entre le joueur et le club. Cette stabilité contractuelle lui permet d’aborder sereinement l’avenir sans précipitation. À 24 ans, Saibari dispose encore d’une marge de progression considérable. Une saison supplémentaire en Eredivisie, avec des performances confirmées en Ligue des Champions, pourrait considérablement augmenter sa valorisation et lui ouvrir les portes des plus grands clubs européens.
Le PSV a l’habitude de gérer avec intelligence les transferts de ses pépites (Depay, Malen, Dumfries, Gakpo). Le club pourrait accepter de le libérer l’été prochain si une offre substantielle (probablement supérieure à 35-40 millions d’euros) était formulée, maximisant ainsi la plus-value tout en respectant les aspirations du joueur.
#5 L’équation économique : un transfert à haut prix
Le PSV se trouve dans une position de négociation exceptionnelle. Avec un contrat courant jusqu’en 2029, aucune pression temporelle ne contraint le club néerlandais à brader son meilleur joueur. La valorisation actuelle de 27 millions d’euros devrait substantiellement augmenter si Saibari maintient sa dynamique actuelle.
Les clubs intéressés devront probablement débourser entre 35 et 50 millions d’euros pour convaincre le PSV de se séparer de son atout maître. Cette somme, bien que conséquente, reste raisonnable dans le contexte inflationniste du marché des transferts, particulièrement pour un joueur en pleine maturité, polyvalent et international confirmé.
#6 Le facteur sélection marocaine : une influence décisive ?
Les excellentes performances de Saibari avec le Maroc (17 sélections, 5 buts) constituent un argument supplémentaire pour les clubs recruteurs. Son récent doublé décisif contre le Niger lors des éliminatoires du Mondial 2026 a confirmé son statut de titulaire indiscutable chez les Lions de l’Atlas.
La perspective de disputer la Coupe du Monde 2026 dans les meilleures conditions pourrait influencer son choix. Un transfert vers un club où il serait assuré d’une place de titulaire indiscutable serait prioritaire pour maintenir sa forme et sa confiance à l’approche de l’échéance mondiale. Cette dimension pourrait favoriser des destinations comme l’OM ou Brighton, où son statut de cadre serait rapidement établi, plutôt que des clubs plus prestigieux où la concurrence serait féroce.
Conclusion : l’été 2026, moment de vérité ?
Bien que des approches soient attendues dès janvier, un transfert hivernal semble peu probable compte tenu de la position du PSV et de l’importance de Saibari dans le projet eindhoven. L’été 2025 apparaît comme l’échéance la plus réaliste pour un départ.
D’ici là, le joueur devra maintenir son niveau de performance et éviter les blessures qui avaient compromis sa saison 2022-2023. Sa capacité à briller sur les plus grandes scènes européennes en Ligue des Champions sera déterminante pour convaincre les grands clubs de formuler des offres ambitieuses.
Pour Saibari, le défi consistera à choisir le projet le plus cohérent avec ses ambitions sportives et son développement personnel, tout en résistant à la tentation d’un transfert prématuré qui pourrait compromettre sa progression. Dans ce contexte complexe, la sagesse pourrait consister à privilégier la continuité au PSV jusqu’à l’été, quitte à manquer certaines opportunités hivernales, pour aborder le prochain mercato estival dans les meilleures dispositions et avec un maximum d’options sur la table.
